La « Génération Macron » prend le pouvoir (au bureau aussi) [Business Immo]
On peut, ou pas, partager le projet d’Emmanuel Macron, mais son succès s’explique probablement davantage par son tempérament que son programme. Les coulisses de sa victoire montrent qu’il est à fois analytique et intuitif. Compétences rares. Le candidat Macron avait un profil qui ne pouvait que plaire.
Exactement ce que bon nombre de sociétés recherchent désormais. « Un candidat qui a un bon diplôme » comprendre une tête bien faite, à la fois analytique et synthétique, et un « candidat qui a une bonne intelligence émotionnelle », donc un intuitif.
Notre nouveau Président fait l’apologie, dans son ouvrage Révolution, des jeunes loups de Balzac à l’ambition dévorante… Peut-être assistons-nous à « l’extension du domaine de la lutte » sur le marché du travail ?
Selon un Associé de chez Rothschild, le phénomène Macron s’explique aussi par un charisme plus fréquent à sa génération ; la présence à l’autre. La génération précédente se réfugie souvent dans des relations formelles, quand lui préfère l’« Obama style » ; sympathique, agile et détendu. Faire vivre à candidats et clients un moment d’exception avec un très fort intérêt et une grande attention à l’autre est souvent la clé d’un recrutement réussi.
« Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires » s’était exclamé à Las Vegas Emmanuel Macron. Qu’il se rassure, de nombreux trentenaires se lancent dans l’aventure entrepreneuriale, comme seul moyen de devenir milliardaire à 40 ans. Les start-up dans le secteur fleurissent (HABX, Anaxago, WeWork…). Aujourd’hui les ambitieux Alumni des grandes écoles créent leurs start-up comme leurs ainés rêvaient de travailler dans un cabinet de conseil en stratégie il y a 10 ans ou dans un grand groupe il y en a 20. Le succès d’En Marche, la start-up politique disruptive, n’est que la traduction de l’ère du temps.
De plus en plus, les clients désirent recruter de très jeunes quadras pour occuper les postes de Direction dans l’entreprise. Une habitude qui se confirme pour les métiers de l’investissement dans le secteur de l’immobilier – un atavisme de l’effet « boutique » et du private equity – mais aussi une vraie tendance s’agissant des métiers de la promotion ou du conseil.
Les donneurs d’ordres ne se rassuraient autrefois qu’avec le track record de leurs partenaires (notamment en recrutement). Aujourd’hui les entreprises sont bien plus attentives à la capacité du chasseur de tête à être force de conseil, à avoir une vision large, à être connecté et à porter une très forte attention à la « pâte humaine ». Il est parfois plus utile d’avoir lu Marketplace 3.0 d’Hiroshi Mikitani, trônant dans la bibliothèque d’Emmanuel Macron, que d’avoir recruté sur le même poste il y a 10 ans…
Les temps changent. C’est parfois déraisonnable d’ailleurs, mais c’est ainsi.